Le 20 novembre, date désignée par l’Organisation des Nations Unies comme étant la Journée mondiale de l’enfance, marque le jour de l’adoption par l’Assemblée de la Déclaration des droits de l’enfant en 1959, et de la Convention relative aux droits de l’enfant, signée en 1989.
Avec la signature de cette convention, le monde a fait une promesse aux enfants : que nous ferions tout notre possible pour protéger et promouvoir leurs droits de survivre et de se développer, d’apprendre et de s’épanouir, de faire entendre leur voix et d’atteindre leur plein potentiel.
Le Guatemala a signé les grandes conventions internationales qui visent à protéger les droits des enfants, hormis la Convention de La Haye sur la protection internationale des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale, et s’est engagé à respecter et à garantir les droits fondamentaux de l’ensemble des enfants et des adolescents vivant sur son territoire.
En 1996, le Congrès a élaboré un nouveau Code de l’enfance et de l’adolescence visant à remédier aux carences de la législation guatémaltèque en la matière. Malheureusement, les débats publics qui ont eu lieu relativement à ce projet de loi ont fait en sorte que certains secteurs de la population se sont opposés à certaines mesures énoncées dans le projet. L’entrée en vigueur de ce code s’est donc vue reportée à maintes reprises pour finalement être déclarée suspendue (24 février 2000) pour une période illimitée.
Les trente-six années de guerre civile qu’a connue le Guatemala n’ont pas facilité la mise en œuvre de la Convention. Malgré les signatures d’accords de paix avec la guérilla en 1996, le Guatemala reste profondément marqué par cette période de violence: situation économique détériorée par des récessions importantes des secteurs clés de l’économie guatémaltèque, baisse continue du salaire, inflation et chômage élevés.
Afin de se sortir de cette situation désastreuse, le gouvernement a tenté de redresser l’économie en réduisant les budgets alloués aux domaines de l’éducation, de la santé et du logement. Résultat: Un déficit significatif d’écoles publiques par rapport aux écoles privées; taux d’analphabétisme élevé; nombre croissant d’enfants en mauvaise santé, victimes de malnutrition et de maladies chroniques dues à la carence des programmes de vaccination.
La situation des enfants est toujours difficile et laborieuse et de nombreux problèmes affectent la pleine jouissance de leurs droits, plus particulièrement ceux des enfants autochtones.
Les jeunes guatémaltèques sont toujours victimes de la pauvreté, de l’exclusion et de la violence, et leurs opportunités de développement à court et moyen terme s’en voient réduites. C’est ce que constate le Rapport national sur le développement humain 2011-2012 « Guatemala : fournir des opportunités à la jeunesse », rédigé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Ce rapport recense également les défis de la jeunesse, qui représente 70% des 14,7 millions d’habitants du pays : malnutrition, analphabétisme ou la faible scolarisation, chômage ou travail informel, capacités limitées d’exercice de la citoyenneté, migrations forcées et violence. L’absence d’opportunité a fermé les portes du système éducatif à presque un million de mineurs de 18 ans et au moins quatre millions font face à de sérieuses restrictions : 25% n’ont pas accès à une éducation formelle ni à un emploi décent, 12% des hommes et 6% des femmes ont une espérance de vie de 30 ans et 52% vivent en dessous du seuil de pauvreté.
La pauvreté a donc de nombreuses conséquences sur la vie des enfants : problèmes de santé, de malnutrition, obligation de travailler au détriment de l’éducation.
Plus de 20 % des enfants guatémaltèques sont contraints de travailler pour contribuer aux ressources de leur famille. Les pressions économiques et le chômage se traduisent par davantage de violence et d’exploitation des enfants. Des enfants se retrouvent dans la rue et se font compétition entre eux pour vendre leurs services ou quelques objets afin de ramener un peu d’argent à la maison et ainsi espérer réduire leur exposition face à la violence que pourrait exprimer leurs parents.
De plus, les employeurs profitent de la situation précaire et de l’innocence des enfants pour leur confier des emplois comportant des risques pour leur santé et leur sécurité: cirage de chaussures, travail de nuit en usine, lavage de voiture, vendeurs de rue, maçons, domestiques ou encore la récolte des déchets.
Comme dans de nombreux pays, la pauvreté est propice au développement de commerces tels que : trafic de drogues, prostitution, pornographie, trafic d’enfants, trafic d’organes et adoptions illégales.
Le droit des enfants à la protection, pourtant garanti par la Convention Internationale des droits de l’Enfant (CIDE) n’est pas assuré. Ainsi, les enfants guatémaltèques, autochtones ou non, risquent constamment leur vie et sont parfois confrontés à la maltraitance et à une violence extrême et cruelle, que ce soit à la maison, à l’école, ou dans la rue.
La situation des enfants pourrait s’améliorer puisque le gouvernement guatémaltèque a lancé, au cours des dernières années, plusieurs programmes afin d’apporter aux droits des enfants un soutien institutionnel. En effet, un Plan national d’action (2004-2015) offre une approche intégrée à la protection de l’enfant tandis qu’un Secrétariat à la sécurité alimentaire et nutritionnelle a été créé pour faire de l’éradication de la malnutrition une priorité nationale.
Afin de répondre aux besoins et droits des enfants du Guatemala, SMAC, ainsi que d’autres organismes à vocation humanitaire, se mobilisent chaque année, de façon concrète, afin d’améliorer la qualité de vie de ces enfants. Par exemple, SMAC, par le biais de projets d’approvisionnement en eau et d’infrastructures sanitaires, permet l’accès à de l’eau potable dans certaines écoles de milieu rural dans le besoin. Avec l’appui de professionnels et de bénévoles, les puits ont été creusés à la main par les communautés. Les communautés de ces petits villages veulent s’impliquer et contribuer au succès des projets qui ont un impact direct sur leur vie au quotidien, sur leur santé. Tous y mettent la main à la pâte, les organismes terrain, le personnel des écoles ainsi que les familles. Il en résulte une prise en charge durable de la part de la communauté puisqu’il s’agit de projets réalisés en partie grâce à eux. SMAC offre un support pour l’entretien, le maintien et le remplacement des installations et A.D.I., notre partenaire local, a instauré des comités dans chaque école avec les parents, les enseignants et les élèves afin de faire le suivi des projets. A.D.I. offre également des formations dans le but de maintenir leur environnement adéquat.
En ce 20 novembre, Journée mondiale de l’enfance, souhaitons que la communauté internationale, dirigeants, organisations civiques et caritatives, institutions gouvernementales et privées poursuivent leurs efforts en respect de la convention et agissent activement au niveau de la promotion et du développement de solutions innovantes pour le bien-être des enfants du Guatemala et du monde.
Références:
http://journaldelarue.wordpress.com/2006/11/02/les-enfants-de-la-rue-en-amerique-centrale /(Page consultée le 06/03/08).
http://lestroisquartsdumonde.org.pagesperso-orange.fr/enftrag.html
https://www.crin.org/fr/accueil/les-droits-de-lenfant/la-convention
http://www.unicef.org/french/crc/
Le Guatemala : une situation économique et sociale difficile. Les enfants de la rue : une tragédie sociale et familiale. Survivre dans la rue. État de la législation. [En ligne] http://alexandre.tiphagne.free.fr/enftrag.html (Page consultée le 08/03/08).
www.humanium.org/fr/guatemala