Nous nous retrouvons au petit matin dans le hall de départ de l’aéroport. Nous sentons la fébrilité montée, nous savons que nous ne sommes qu’à quelques heures d’un voyage qui va modifier notre perspective de ce pays, que nous le savons maintenant nous connaissons peu.
Dès notre arrivée au Guatemala, le groupe se dirige vers une camionnette qui nous transportera vers le lac Atitlan. Nous prenons des routes étroites, nous traversons une rivière qui n’a pas de pont. Même si quelques-uns de nous supportent moins bien le voyage sur les routes sinueuses nous avons tous notre sourire lors de notre arrivée à l’hôtel El Viajero de Panajachel. Déjà le dépaysement commence.
Durant les quelques jours dans cette petite ville, sur les rives de ce magnifique lac bordé de trois volcans, nous arpentons les rues, les marchés, les sentiers d’un parc naturel. Le groupe est toujours sur son petit nuage.
C’est maintenant l’heure de nous mettre activement à l’apprentissage de l’espagnol. Pour cela, nous traversons le lac pour nous rendre à San Pedro la Laguna dans une école de langue qui se nomme Casa Rosario. Chacun d’entre nous se voit assigner une famille dans laquelle nous vivrons pendant une semaine. Tous les jours, nous nous rendons à notre pupitre avec chacun notre professeur attitré et nous bossons dur pour parfaire cette langue. Peu importe notre niveau de départ, nous en ressortons avec un nouvel acquis.
Pendant les après-midis, Vicente nous raconte son pays, sa culture et son histoire. Cet être humain inspirant, nous guide et tranquillement nous dévoile sa vie et la vie de ses compatriotes, notamment durant cette terrible guerre, à laquelle il a été mêlé sans le vouloir.
Bien que nous apprécions tous cet environnement, il est temps de poursuivre notre aventure. Quelques jours dans une autre région du lac pour connaître les projets du Comite campesinos del altiplano sera notre prochaine direction. Cette fois nous demeurons au centre de formation à San Lucas Toliman. Nous avons fait des visites inspirantes : un producteur de café biologique très fière de sa petite plantation, des productrices de tomates en serre qui remercie la providence de pouvoir nourrir ainsi leurs familles, des femmes qui opère une pisciculture qui leurs donne les moyens de varier leurs alimentations et finalement un projet vraiment inspirant de récupération d’eau de pluie pour permettre à tout un village de boire et de cultiver un petit jardin chez eux. Ce village manquait régulièrement d’eau puisque la finca qui les entoure refusait de partager cette richesse.
Après ces quelques jours, nous nous dirigeons vers le sud-ouest du pays, dans la province de Retalhuleu. C’est dans cette région que SMAC travaille en collaboration avec ADI. Nous habitons dans une sympathique maison. À partir de là, nous visitons quelques projets accomplis au fils des ans dans diverses écoles et rencontrons des groupes mobilisés.
Finalement nous partons pour Salvador Xolhuitz, un petit village situé plus en montagne près de la municipalité de San Marcos. Dans ce joli village, ou les gens collaborent et sont tissés serrés. Nous allons demeurer dans des familles pour quelques jours. Ils nous laissent entrer chez eux pour que nous puissions vivre à leur rythme, en tentant de comprendre leurs préoccupations. C’est également dans cet environnement que nous mettons la main à la pâte pour nettoyer l’emplacement de la nouvelle cuisine collective. Les liens que nous avons créés sont précieux. Nous sommes infiniment touchés par l’histoire de leur communauté et nous comprenons leur quotidien vraiment difficile et malgré tout ils nous accueillent avec un grand repas communautaire. Les enfants à l’école chantent pour nous et chacun fait de son mieux pour nous montrer leur unicité.
Finalement le temps file et il est presque temps de retourner au Canada. Nous prenons tout de même le temps d’aller voir le Pacifique et sa plage de sable noir et de décanter un peu quelques jours dans la ville d’Antigua avant de revenir chez nous. Dans notre tête et dans notre cœur des souvenirs indélébiles.